Le secteur des médias occupe une place centrale dans notre économie et notre vie. Deuxième marché des médias au monde, le secteur médiatique européen est un important pourvoyeur d'emplois. En 2014, le secteur culturel et créatif (SCC), dont fait partie le secteur des médias, représentait plus de 4 % du PIB européen total, ce qui est comparable à des branches comme les TIC ou le secteur de l'hôtellerie-restauration. Par ailleurs, le SCC comptait plus de 2,4 millions d'entreprises en 2016.
Toutefois, les innovations technologiques entraînent un bouleversement majeur de ce secteur et modifient la nature même du travail. De la numérisation à l'application de l'intelligence artificielle, en passant par la réalité virtuelle et augmentée, les avancées technologiques et les innovations se multiplient sans cesse. La numérisation modifie profondément la manière de consommer la publicité et les médias, en redéfinissant les secteurs médiatiques traditionnels et en en façonnant de nouveaux.
Une étude réalisée par Market Research précise que l'industrie des médias se compose des marchés de la publicité, de la radiodiffusion, de la télévision par câble, de l'édition, ainsi que du cinéma et des divertissements. En 2018, l'industrie européenne des médias a généré des recettes totales équivalant à 274,5 milliards de dollars, soit un taux de croissance annuel composite (TCAC) de 1,3 % sur la période 2014-2018. Ce rapport indique que la publicité a été le segment le plus lucratif du secteur en 2018, avec un revenu total de 116,2 milliards de dollars, ce qui représente 42,3 % de la valeur globale du secteur. L'usage accru des smartphones et des réseaux sociaux entraîne une migration en ligne des consommateurs de médias qui draine les dépenses publicitaires vers les canaux numériques.
Selon EURAXESS, le secteur britannique des médias est le plus important en Europe, ainsi que le premier exportateur européen de contenus médiatiques dans le monde. Le secteur a connu une croissance régulière ces dernières années, avec une augmentation annuelle de plus de 3 %. En 2016, il pesait plus de 93 milliards de dollars et devrait atteindre les 106 milliards en 2019. Le secteur employait alors quelque 231 000 citoyens du Royaume-Uni, avec un emploi globalement en hausse depuis 2011.
Les évolutions significatives du marché, dont la numérisation de la production, de la distribution et de la consommation, ainsi que la baisse des financements publics liés aux institutions culturelles et à la production, comptent parmi les mutations majeures que connaît ce secteur, selon le rapport The Future of Work in the Media, Arts & Entertainment Sector.
Parmi les principaux facteurs d'influence, citons :
Selon l'agence Eurostat, 8,7 millions de personnes au sein des 28 pays de l'UE ont travaillé dans une activité ou une profession culturelle en 2018. Ces 8,7 millions d'employés représentaient 3,8 % du nombre total des travailleurs au sein de l'économie de l'Union.
L'emploi dans le secteur des médias est très diversifié et comprend une multitude de professions : journalistes, écrivains, photographes, monteurs de films et de vidéos, ingénieurs du son, annonceurs, producteurs, réalisateurs, mais aussi artistes, responsables du marketing et travailleurs de la distribution, entre autres spécialisations. Bien qu'il s'agisse là d'un choix de carrière extrêmement populaire, les opportunités offertes dans le secteur sont peu nombreuses et la concurrence pour chaque poste vacant est acharnée, une situation qui est imputable au fait que le secteur gagne en efficacité et se restructure par le biais des nouvelles technologies.
Les recherches montrent que le SCC, auquel appartient le secteur des médias, se caractérise par une main-d'œuvre jeune (en particulier dans les arts du spectacle et l'audiovisuel), un nombre croissant de professionnels opérant en dehors des formes d'emploi traditionnelles (indépendants, freelances), ainsi des marchés dynamiques comptant un nombre croissant d'entreprises. D'après un rapport d'analyse du marché consacré au secteur culturel et créatif en Europe, les hommes occupent toujours la plus grande part des emplois culturels au sein de l'UE (53 %). Malgré le nombre élevé de femmes diplômées dans les disciplines liées au SCC, celles-ci occupent plus souvent des emplois mal rémunérés, et peinent à faire progresser leur carrière d'artiste et/ou à accéder à des postes à responsabilités en raison de stéréotypes, d'où des inégalités persistantes qui se manifestent par des schémas de ségrégation (horizontale et verticale) et/ou des écarts de rémunération entre hommes et femmes.
Le passage au numérique entraîne un fort impact sur les opérateurs culturels et créatifs en termes de compétences et d'organisation commerciale. Dans un environnement axé sur l'entreprise, les travailleurs doivent développer et adapter continuellement leurs compétences et leurs contenus en fonction du rythme rapide de l'innovation numérique. La numérisation a également entraîné une transformation des modèles de production et de développement. Même les structures des entreprises et des organisations du SCC ont muté pour intégrer de nouvelles missions et de nouveaux rôles, qu'il s'agisse de la création de nouveaux contenus numériques, de l'exploration de nouvelles sources de revenus, ou encore de la recherche de nouvelles façons de créer et de s'adresser au public. Le monde d'aujourd'hui et l'économie de demain sont appelés à reposer de plus en plus sur la créativité et la technologie. Un équilibrage sera nécessaire entre des compétences techniques et un niveau sans précédent de complexité morale, conséquences de nouvelles technologies pour lesquelles les compétences en matière de TIC sont en elles-mêmes insuffisantes. Parmi les futures compétences professionnelles transférables, la créativité est considérée comme l'indicateur le plus significatif des chances de croissance d'une profession, en pourcentage de la main-d'œuvre, à l'horizon 2030.
La transformation numérique du secteur et les profonds bouleversements qui en résultent, auxquels s'ajoute une importante pénurie de compétences dans les secteurs des médias et de la publicité, obligent les entreprises à adopter une approche nouvelle et innovante en matière d'acquisition de talents.
Dans ce secteur, il est primordial, pour garantir le succès de l'entreprise, de disposer d'employés hautement qualifiés. Bien que le secteur représente pour bon nombre de gens un choix de carrière populaire, le fait pour les entreprises de recevoir plusieurs centaines de candidatures non qualifiées pour chaque poste ne les aide en rien à faire leur choix. Au contraire, cela complexifie encore davantage la gestion du processus d'embauche et le recrutement des bonnes personnes. Les entreprises doivent donc élaborer des stratégies pour maintenir un flux constant de talents hautement qualifiés, même si cela implique de recevoir un moins grand nombre de candidatures.
Néanmoins, il est possible d'optimiser l'acquisition de talents dans le secteur des médias. La combinaison de stratégies plus efficaces avec les bons outils de recrutement peut contribuer à réduire les coûts et améliorer la qualité de l'embauche.
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