L'un des secteurs d'activité les plus anciens et les plus empreints de tradition est celui des assurances, qui joue un rôle majeur dans la croissance et le développement économiques en Europe. D'après une étude menée par les instances européennes, le revenu généré par les primes d'assurance dépasse les 1 300 milliards d'euros, et le secteur abonde à hauteur de 10 300 milliards en termes d'investissement économique (voir « European Insurance - Key Facts 2019 »). Toujours selon ce rapport, l'Europe génère actuellement un tiers des primes d'assurance à l'échelle mondiale, ce qui la classe au deuxième rang après la région Asie/Pacifique et devant l'Amérique du Nord. En Europe, le Royaume-Uni représente plus d'un tiers du marché des assurances (27 %), suivi de l'Allemagne et de la France, avec 18 % chacune.
Du fait de l'investissement à long terme que permet l'industrie des assurances dans l'économie, elle en promeut mécaniquement la stabilité financière. Ce secteur est également le plus grand investisseur institutionnel de l'UE, avec plus de 10,3 milliards d'euros d'actifs sous gestion investis dans l'économie en 2018, soit l'équivalent de 58 % du PIB de l'Union.
Le secteur des assurances est un employeur important. Pour preuve, quelque 3 200 compagnies d'assurance exerçaient une activité en Europe en 2018, comptant un effectif de plus de 900 000 employés. Au Royaume-Uni, le secteur emploie directement 94 200 personnes. L'Allemagne compte pour sa part 528 établissements employant 495 400 personnes, tandis que les compagnies d'assurance françaises totalisent 220 000 employés.
Néanmoins, la transformation technologique en cours dans le secteur a des répercussions sur le mode de recrutement des compagnies d'assurance, et engendre une demande en faveur de nouveaux profils et de nouvelles compétences.
Le secteur de l'assurance connaît actuellement une évolution majeure engendrée par les nouvelles technologies, qui transforment radicalement le modèle économique traditionnel des assureurs. D'après le cabinet Deloitte, l'avènement de l'automatisation des processus robotisés (RPA), de l'intelligence artificielle (IA) et des analyses statistiques avancées est susceptible de bénéficier grandement au secteur des assurances en mettant fin aux activités de souscription et de tarification manuelles et en améliorant la prévisibilité et la profitabilité des contrats, tout en offrant une meilleure qualité et une plus grande transparence de service à la fois pour les courtiers et les assurés.
Qui plus est, d'après l'étude de Mckinsey intitulée « Assurances 2030 : impact de l'intelligence artificielle sur l'avenir de l'assurance », l'assurance basée sur l'IA utilisera les nouvelles technologies pour créer des produits innovants, exploiter les connaissances cognitives provenant de nouvelles sources de données, rationaliser les processus, réduire les coûts et dépasser les attentes des souscripteurs en matière d'individualisation et d'adaptation dynamique.
Dès lors, les assureurs ne peuvent plus compter uniquement sur leurs employés actuels pour accomplir la transformation numérique de leur activité. Ils doivent faire appel à des personnes férues de technologies, pleinement engagées dans l'innovation et ayant la capacité d'appliquer une réflexion analytique et axée sur les données à toutes les activités d'assurance, depuis l'acquisition de clients jusqu'à la tarification et la souscription, en passant par le service à la clientèle et la gestion des sinistres.
Selon un rapport publié en juin 2018 par l'Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance (OEMA), les profils de recrutement les plus recherchés au cours des années qui viennent seront associés à des cœurs de métier tels que la science actuarielle, la conception technique, le marketing, etc. À l'inverse, l'embauche sera marquée par une décrue dans les professions de l'assistance et du pilotage telles que l'administration, la logistique, ou encore les systèmes d'information et de communication. Le nombre de cadres continuera lui aussi d'augmenter en raison d'une demande accrue en faveur des jeunes diplômés.
Outre ces réalités, une étude menée par Accenture, intitulée « Main-d'œuvre du futur : pourquoi de nombreux assureurs vont manquer le coche » insiste sur le fait que les compétences en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) sont cruciales pour réaliser le potentiel offert par les processus numérisés, Big Data, algorithmes et analyses en temps réel. Dans le même temps, la créativité et la flexibilité constituent des atouts majeurs pour naviguer entre des cadres juridiques et des réglementations en rapide évolution. S'y ajoutent également des compétences de savoir-être, ou « soft skills » (résolution de problèmes, communication, etc.), qui contribuent à doper les ventes, favoriser la collaboration et offrir des expériences client personnalisées.
Or, les candidats possédant ces qualités sur une denrée rare dans de nombreux secteurs d'activité et les compagnies d'assurance ne font guère partie de leurs employeurs de prédilection. Dans un environnement en proie à une telle concurrence, les assureurs doivent réellement se battre pour attirer et retenir les meilleurs talents. Pour cela, ils doivent s'efforcer de redorer l'image d'un secteur perçu comme traditionaliste et suranné pour le rendre innovant et en phase avec la révolution numérique. La création d'une culture de l'innovation est par conséquent essentielle pour attirer et retenir les meilleurs talents.
Attirer et retenir les bons talents est l'une des principales difficultés auxquelles les compagnies d'assurance sont confrontées lorsqu'il s'agit de la transformation numérique de leur activité. Avec l'émergence de nouveaux profils d'emploi dans l'industrie, les assureurs doivent recruter des individus possédant un spectre de compétences qui s'écarte largement des exigences classiques et habituelles de ces postes.
Pour en savoir plus sur les problèmes de recrutement auxquels les assureurs sont actuellement confrontés, ainsi que pour découvrir les meilleures stratégies pour surmonter ces problèmes afin d'attirer et retenir les meilleurs talents, nous vous invitons à lire notre rapport consacré au recrutement dans le secteur des assurances.
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